L’INTERROGATION DIRECTE
ET INDIRECTE

 

 

discours direct

discours indirect

ponctuation et intonation

deux points avant la citation

la proposition incise

les trois sortes de guillemets

et je cite, fin de la citation

citation comptant plusieurs alinéas

changement d’interlocuteurs
dans les dialogues

temps et lieu des paroles rapportées
les mêmes que ceux du récit

lieu ou temps des paroles rapportées
différent de celui du récit

temps des paroles rapportées
différent du temps du récit

 

 

discours direct

·        Lorsque le narrateur rapporte les paroles de quelqu’un sans les modifier, on parle de discours direct :

La semaine dernière, mon frère Paul m’a dit : « Je vais te vendre mon ordinateur ce soir. »

·        On emploie indifféremment discours direct, style direct et interrogation directe.

 

 

discours indirect

·        Lorsque le narrateur rapporte les paroles de quelqu’un selon son point de vue, on parle de discours indirect :

La semaine dernière, mon frère Paul m’a dit qu’il allait me vendre son ordinateur ce soir-là.

·        On emploie indifféremment discours indirect, style indirect et interrogation indirecte.

 

 

ponctuation et intonation

L’interrogation indirecte n’a ni la ponctuation ni l’intonation de l’interrogation directe, sauf si l’interrogation indirecte fait partie d’une phrase interrogative :

Je lui ai demandé : « Viendrez-vous ? »

Je lui ai demandé s’il viendrait.

Lui avez-vous demandé : « Viendrez-vous ? »

Lui avez-vous demandé s’il viendrait ?

 

 

deux points avant la citation

Les deux points (précédés et suivis d’un blanc) s’emploient pour annoncer la reproduction des paroles ou des pensées de quelqu’un, ou la citation d’un texte :

Elle a ajouté : « Ne crains rien, je serai là ! »

 

 

la proposition incise

·        Lorsque la proposition qui introduit la citation est intercalée dans la citation, on appelle cette proposition une incise :

« Ne crains rien », a-t-elle ajouté en me dévisageant, « je serai là ! »

« Je ne sais pas ce que vous allez écrire », a dit le ministre au journaliste avant de lui donner congé, « je n’ai presque rien fait. »

·        On ne ferme généralement pas les guillemets en français si l’incise est courte :

« Ne crains rien, a-t-elle ajouté, je serai là ! »

·        L’incise peut être à la fin de la phrase :

« Je veux que tu m’aides à faire ce travail », lui a-t-il dit.

« Nous ne ferons pas d’expansion aux dépens de la rentabilité », a soutenu le président.

·        Dans ce cas, s’il y a un point d’interrogation ou un point d’exclamation à la fin de la citation, on ne met pas de virgule devant l’incise :

« Ne crains rien, je serai là ! » a-t-elle ajouté.

« Combien de temps l’usine restera-t-elle en activité ? » a demandé le président du syndicat sans toutefois obtenir de réponse.

·        Quand la citation est intégrée à la phrase, on ne met pas les deux points :

Il a menacé d’informer le patron de mon « impolitesse flagrante ».

Le banquier a qualifié de « très tendues » les relations avec ce client.

Une entreprise qui vend un produit dit « sans sucre » alors que celui-ci contient du miel trompe le public.

 

 

les trois sortes de guillemets

·        Pour isoler une citation dans le discours direct, on utilise les guillemets français
ð les guillemets ouvrants suivis d’un blanc [« ]
ð et les guillemets fermants précédés d’un blanc [ »] :

Il m’a dit : « Ouvre la fenêtre. »

·        Pour isoler une citation à l’intérieur d’une citation, on utilise les guillemets anglais
ð les guillemets ouvrants [“]
ð et les guillemets fermants [”] :

Paul m’a dit : « Marie m’a recommandé d’être extrêmement prudent. »

« Les croustilles sans cholestérol sont-elles vraiment meilleures pour la santé que les autres ? » a demandé un des participants.

·        Si un troisième niveau de guillemets est nécessaire, on peut utiliser les guillemets simples anglais
ð le guillemet ouvrant [‘]
ð et le guillemet fermant [‘] :

Le sauveteur a déclaré aux journalistes : « La fumée à l’intérieur de la camionnette était très dense. Et le conducteur criait : “Je brûle ! Je brûle ! Sortez-moi de cette maudite camionnette. Je ne peux plus respirer.” Ne pouvant me résigner à abandonner l’homme à une mort aussi atroce, j’ai ouvert la portière, j’ai détaché la ceinture qui retenait le conducteur prisonnier et ce dernier a pu finalement sortir. »

 

 

citation comptant plusieurs alinéas

Lorsqu’une citation compte plusieurs alinéas, on utilise les guillemets ouvrants au début de chaque alinéa et les guillemets fermants à la fin du dernier alinéa :

« Ce n’est pas aux PME qu’il revient de s’adapter aux programmes de la SDI, mais bien à celle-ci de répondre aux projets et aux besoins des entreprises, a déclaré Louis L. Roquet, nouveau président-directeur général de la Société de développement industriel du Québec (SDI).

« La force des PME, c’est leur capacité de réagir vite. Nous devons faire de même en rendant nos programmes beaucoup plus souples et accessibles.

« Il ne s’agit pas d’une réorganisation. La mission de la SDI sera toujours de favoriser le développement des entreprises. Ce qui change toutefois, c’est la conjoncture de la nouvelle économie. »

[adapté d’un article intitulé « La SDI vise une meilleure complicité avec les PME », paru dans les affaires, samedi 26 août 1995]


 

 

changement d’interlocuteurs
dans les dialogues

Pour marquer le changement d’interlocuteurs dans les dialogues de pièces de théâtre ou de romans, on utilise généralement le tiret [–], qui est plus long qu’un trait d’union [-]. Le tiret est alors suivi d’un blanc :

Claude a dit à sa copine d’une voix irritée :

Tu ne mens jamais, toi !

Non. Jamais !

Alors, tu es la femme la plus parfaite que je connaisse !

 

 

et je cite, fin de la citation

Quand on s’adresse à des auditeurs et qu’on doit citer un texte, on utilise les expressions et je cite et fin de citation :

Ce que le conférencier dit qu’il tente de faire comprendre aux jeunes, c’est, et je cite : « Pas de diplôme, pas de job ! » fin de la citation.

 

 

temps et lieu des paroles rapportées
les mêmes que ceux du récit

Si, du point de vue du narrateur, le temps et le lieu des paroles rapportées sont les mêmes que ceux du récit, les expressions de temps et de lieu ne changent pas :

demain ð demain

Il m’a dit [ce matin] : « Je partirai demain. »

Il m’a dit qu’il partirait demain.

ici ð ici

Il m’a dit [et nous étions ici] : « Je coucherai ici. »

Il m’a dit qu’il coucherait ici.

 

 

lieu ou temps des paroles rapportées
différent de celui du récit

Si, du point de vue du narrateur, le lieu ou le temps des paroles rapportées n’est pas le même que celui du récit, les changements suivants se produisent :

ici ð

Il m’a dit [et il n’était pas ici] : « Je coucherai ici. »

Il m’a dit qu’il coucherait .

celui-ci ð celui-là

Il m’a dit [et l’objet n’est pas devant moi] : « Je prendrai celui-ci. »

Il m’a dit qu’il prendrait celui-là.

ce matin ð ce matin-là

Il m’a dit [hier] : « J’ai vu Paul ce matin. »

Il m’a dit qu’il avait vu Paul ce matin-là.

ce soir ð ce soir-là

Il m’a dit [la semaine dernière] : « J’irai au cinéma ce soir. »

Il m’a dit qu’il irait au cinéma ce soir-là.

maintenant ð alors

Il m’a dit : « Je dois partir maintenant. »

Il m’a dit qu’il devait partir alors.

aujourd’hui ð ce jour-là

Il m’a dit [la semaine dernière] : « Je dois partir aujourd’hui. »

Il m’a dit qu’il devait partir ce jour-là.

hier ð la veille (le jour précédent, le jour d’avant)

Il m’a dit [la semaine dernière] : « J’ai vu Roland hier. »

Il m’a dit qu’il avait vu Roland la veille.

avant-hier ð l’avant-veille

Il m’a dit [la semaine dernière] : « J’ai vu Marcel avant-hier. »

Il m’a dit qu’il avait vu Marcel l’avant-veille.

demain ð le lendemain (le jour suivant, le jour d’après)

Il m’a dit [la semaine dernière] : « Je dois partir demain. »

Il m’a dit qu’il devait partir le lendemain.

après-demain ð le surlendemain (deux jours plus tard, dans deux jours)

Il m’a dit [la semaine dernière] : « Je dois partir après-demain. »

Il m’a dit qu’il devait partir le surlendemain.

la semaine passée ð la semaine précédente

Il m’a dit [la semaine dernière] : « Je suis allé à Montréal la semaine passée. »

Il m’a dit qu’il était allé à Montréal la semaine précédente.

la semaine dernière ð la semaine précédente

Il m’a dit [la semaine dernière] : « J’ai été malade la semaine dernière. »

Il m’a dit qu’il avait été malade la semaine précédente.

la semaine prochaine ð la semaine suivante

Il m’a dit [l’an dernier] : « J’irai à Toronto la semaine prochaine. »

Il m’a dit qu’il irait à Toronto la semaine suivante.

l’an prochain ð l’année suivante (l’année d’après)

Il m’a dit [il y a quatre ans] : « J’irai à Paris l’an prochain. »

Il m’a dit qu’il irait à Paris l’année suivante.

[On peut dire l’année prochaine ou l’an prochain, mais on ne peut pas dire l’an suivant.]


 

 

temps des paroles rapportées
différent du temps du récit

Si, du point de vue du narrateur, le temps des paroles rapportées n’est pas le même que celui du récit, les changements suivants se produisent :

futur simple ð conditionnel présent

Il m’a dit [hier] : « Je partirai demain. »

Il m’a dit qu’il partirait le lendemain.

passé composé ð plus-que-parfait

Il m’a dit [hier] : « J’ai vu Pierre hier. »

Il m’a dit qu’il avait vu Pierre la veille.

imparfait ð plus-que-parfait

Il m’a dit [hier] : « Il faisait beau hier. »

Il m’a dit qu’il avait fait beau la veille.

imparfait ð imparfait (avec les verbes exprimant un état d’esprit)

Il m’a dit [hier] : « Je n’aimais pas la dinde quand j’étais enfant. »

Il m’a dit qu’il n’aimait pas la dinde quand il était enfant.

indicatif présent ð imparfait

Il m’a dit [hier] : « Je fais du jogging tous les jours. »

Il m’a dit qu’il faisait du jogging tous les jours.

Je lui ai dit [hier] : « Vous êtes l’homme le plus honnête de cette ville ! »

Je lui ai dit que vous étiez l’homme le plus honnête de cette ville !

indicatif présent ð indicatif présent

On garde l’indicatif présent si l'on veut insister sur le fait que rien n'a changé.

Je lui ai dit [hier] : « Vous êtes l’homme le plus honnête de cette ville ! »

Je lui ai dit que vous êtes l’homme le plus honnête de cette ville !

subjonctif présent ð subjonctif présent

Il m’a dit [hier] : « Je veux que tu finisses ce travail. »

Il m’a dit qu’il voulait que je finisse ce travail.

subjonctif passé ð subjonctif passé

Il m’a dit [hier] : « Je crains que Pierre ait eu un accident. »

Il m’a dit qu’il craignait que Pierre ait eu un accident.

impératif 2e personne ð infinitif présent

Il m’a dit [hier] : « Ne bois (ou : buvez) pas ce lait. »

Il m’a dit de ne pas boire ce lait.

Je leur ai recommandé : « Soyez prudents. »

Je leur ai recommandé d’être prudents.

impératif 1re personne ð subjonctif présent

Je lui ai suggéré : « Allons le voir ensemble. »

Je lui ai suggéré qu’on aille le voir ensemble.

 

Je lui ai suggéré que nous allions le voir ensemble.